7 Septembre 2015
Aujourd'hui, je pétille mollement. Je prend un peu une grosse claque, depuis plusieurs semaines. Je réalise que nous n'aurons pas de BB3.
Lorsque l'on est maman de jumeaux/jumelles, on vit une grossesse. "Une" au sens numérique du terme : 2 bébés pour 1 grossesse.
De façon assez curieuse, irrationnelle même, il manque une grossesse.
Ce désir de grossesse est intrasèque. Il ne se contrôle pas, ne se décide pas. Il est juste là. Et il restera au stade du désir.
Certains pourraient dire que j'ai eu une autre grossesse, même plusieurs. Mais ce furent des feux de paille assez douloureux donc je n'en dirai plus grand chose. Je tourne ces pages, sans les oublier.
Aujourd'hui, je parle de ce désir qui va rester interdit et presque muet, dans les cliquetis bruyants de ce clavier que je martyrise...mon exutoire.
Plusieurs personnes m'ont interrogée "Bientôt un garçon ?", "Deux filles, c'est bien ! Maintenant, vous allez nous faire le garçon?"...
Cette question m'était systématiquement adressée. Même en présence de WowDad.
J'ai aussi reçu des réactions à cette question : "Deux, çà suffit!", "Vous n'y arriverez pas", "Oh mon Dieu/Quelle horreur, si vous en refaites deux!!" et autres sympathiques et positives interventions non désirées où je me suis mordue les lèvres, plutôt que de mordre tout court...
Mais les bébés, il faut être deux pour les vouloir, les concevoir, quand tout va bien et qu'une grossesse naturelle est de mise.
Notre épée de Damoclès, la PMA, c'est le cadeau caché dans le baril de lessive.
Et la PMA est une première limite : je ne veux pas revivre ces épreuves, même si je suis infiniment reconnaissante.
Et surtout, comme je le disais, il faut être DEUX.
C'est la véritable et indubitable limite.
Il faut donc être raccord. En phase.
Nous ne le sommes pas.
Ce n'est pas grave.
Ce n'est pas la fin du monde.
C'est juste le début d'un rêve.
Alors, je suis triste. Je m'autorise cette tristesse car j'en ai le droit. Sinon, je le prend.
Aux forceps et sans péridurale, mawashi gueri en bonus. Avis aux amateurs !
Laissez moi mes larmes et mon sourire quand même.
Je n'ai pas vu le pli du refus et je suis tombée, comme on tombe d'amour.
Je l'aime donc je vais renoncer.
Accoucher d'un renoncement, c'est accoucher à l'envers. Le bébé ne vient pas au monde.
Il est le Monde, l'Univers tout entier.
Je ne le prendrai pas dans mes bras, mais dans le berceau de mes cils humides, tout proche de mon coeur immense.
Je pleure ce rêve refusé, comme un tout petit bout de possible.
Je vais donc digérer et d'autant plus savourer notre bonheur avec nos Lucioles adorées qui viennent d'avoir 18 mois.
J'ai déjà énormément de chance et j'en suis infiniment consciente.
Pour l'impossible, il me reste mes nuits à rêver...
I M P O S S I B L E
Cela, on ne me le refuse pas.
Rêver m'est donc possible...