5 Mars 2014
Aujourd'hui, début de la semaine 36.
Demain, à S36+1, mon accouchement est déclenché et dans les heures qui suivront, nous allons rencontrer nos Lucioles pour de "vrai", les tenir contre nos cœurs, les embrasser, les aimer ardemment ...
Mais avant cette Rencontre qui s'annonçe bouleversante et pleine d'émotions, parlons vrai, avec honnêteté : quel mot mettre sur mon appréhension qui gronde et monte comme une tempête depuis 48h?
Pour celles et ceux qui me connaissent bien, ça turbine tout le temps sous les cheveux...
Et je crois avoir enfin mis un mot sur mon appréhension : ce n'est pas vraiment la peur d'accoucher.
Non, résolument, cela ne m'effraie pas car c'est le "process" 😉 : que les chéries naissent par voies basses ou qu'une césarienne soit nécessaire, cela ne m'effraie pas.
En tant que future maman, je sais que dans un cas comme dans l'autre, je vais douiller, différemment, mais c'est le process. C'est la Vie.
Donc, j'accepte l'idée de la douleur physique et aussi fou que cela puisse paraître, je m'en moque car le plus important est de privilégier le bien être des Lucioles.
Ce qui me retourne réellement depuis 48h, c'est tout simplement de ne plus avoir nos petiotes sous mon nombril.
J'appréhende la séparation corporelle car j'ai une grossesse fusionnelle avec elles.
Je les ressens, les caresse, les taquine à travers ma peau depuis tellement de semaines... Voilà ce qui va me manquer. Cette proximité, ce lien inexplicable...
Est-ce un sentiment égoïste? Sans doute, je vous l'accorde.
Mais cette peur si sournoise qui me glace le sang, c'est la séparation.
Seront elles mieux dehors ? Médicalement parlant, oui.
Mais, "mamantalement", cela est très abstrait.
Serait-ce le concept du fameux "cordon" qu'il faut couper? Ce lien indéfectible qui dépasse l'aspect purement physique ?
Je les aime tellement aujourd'hui. Vais-je les aimer autant, aussi fort, ou plus, lorsque nous allons nous toucher ?
Alors, cette dernière journée, je suis une cocotte en ébullition, bombardée de questionnements ...
Finalement, on couve durant des mois et semaines nos bébés in utero.
Mais nous serons et saurons être parents qu'à compter de cette rencontre. Et chaque nouvelle journée nous fera apprendre nos rôles de parents.
Cela vaut pour les futurs papas qui sont à nos côtés depuis le début de cette construction de vie en nous...mais aussi pour nous, futures mamans.
On idéalise durant plusieurs saisons et lorsque nous sommes sur la rive, la pointe des pieds au bord du pont qui nous emmènera sur un nouveau continent.. Nous sommes désemparées : tout est possible, l'inconnu est béant devant nous.
Parce que nous savons que le prochain pas va changer tout, parce que l'on aime Nos Lucioles, Bouts de choux, Chouquettes si choupettes et tous les petits surnoms que nous leur avons donné, on va s'engouffrer sur ce pont, le cœur un peu serré, comme avant une rencontre amoureuse...
Finalement, l'amour est un sentiment si intense, d'une telle force, qu'il fait parfois un peu peur.
Et comme nous sommes fous d'amour, on s'avance et on traverse le pont car le meilleur est à venir.