27 Avril 2015
Mes jolis fauves,
J'ai un peu honte... Depuis le 14 février dernier, je devais prendre rendez-vous pour une mammographie de contrôle, compte tenu de nos antécédents familiaux... Et j'ai procrastiné, par peur... Vendredi 24 avril, je me suis faite violence et j'ai appelé. Comme si l'un de mes nombreux anges veillait, mon interlocutrice me donna un rendez-vous... le lendemain matin à 8h30 !!
Surprise, hébétée, j'ai accepté comme un signe, comme un devoir envers moi-même et les miens, ce dépistage qui me faisait monstrueusement flipper.
Moins de 24h pour me préparer à tout et surtout à l'impensable... Finalement, ce n'était pas plus mal, car j'ai un sérieux penchant pour me retourner le cerveau dans tous les sens, sous tous les angles, pour tout anticiper, le meilleur et le pire...surtout le pire...
Depuis que les Lucioles sont nées, je connais la peur.
Et ce rendez-vous me terrifiait.
Une nuit sans sommeil, agité par des spasmes nerveux.
Ce n'est pas comme si j'allais faire une promenade le long de l'océan, les embruns m'apaisant à chaque coup de vent.
Ce n'est pas comme si Grand-WowMa n'avait pas fait le même trajet, mené ce combat.
Alors, j'ai peu et mal dormi.
Alors, sans surprise, je suis tombée du lit, car ce samedi j'avais mammo. Je n'ai quasiment rien pu ingérer.
Mon taxi est arrivé en avance.
Je suis arrivée en avance de plus d'une demi-heure et j'ai trouvé les portes closes, sans surprise.
Une femme, cigarette aux lèvres, regard perçant, m'indique un café où patienter.
A l'intérieur, j'appelle Grand-WowMa qui souhaitait pouvoir m'accompagner comme je l'avais fait pour Elle.
Ce café, Au Clair de Lune, un nom si particulier pour une rue où le destin de nombreuses femmes peut basculer à la lumière d'un rayon X.
Ce café avec une responsable adorable, qui sent à l'expérience que mon rire est crispé, mon regard hagard.
Je décide de prendre des forces. Je me force.
Car pour le moment, tout va encore bien...
À 8h20, je ne tiens plus en place. Je règle ma note et file sous le crachin parisien vers un futur trouble où tout est possible.
Nerveuse, je sors mes papiers, suis pataude.
On m'envoit m'asseoir en salle d'attente. Pas celle de Grand-Wowma.
Non.
Celle où j'étais venue attendre pour une hystérographie, dans notre quête passée pour avoir le bonheur de devenir parents.
Bon ou mauvais signe.
Peu importe.
J'y suis. J'attends.
Et qui sait. J'avais fait un malaise suite à l'hystéro mais au bout du tunnel, nos Lucioles sont devenues nos lumières.
Toujours des symboles.
On appelle mon dossier. Une jeune femme sympathique. Son sourire et ses yeux rieurs sont un shoot de détente immédiat.
Je sens mon diaphragme se détendre. Je respire...
Je suis sur le ring. A demi-nue, mais résolue.
Finalement, la chose est presque cocasse.
Je dois me positionner avec la machine comme si je prenais par l'épaule une amie.
La compression n'est pas douloureuse, ni désagréable.
L'examen est vite mené.
Je me retrouve de nouveau dans le box. Toujours à demi-nue.
Le buste sans protection.
Un médecin masculin entre pour procéder à la palpation manuelle.
Drôle, sympathique. Un homme qui a du charme (Oui, je l'ai pensé malgré les circonstances...).
L'ausculation est plus douloureuse. Je ressens plusieurs tiraillements franchement non sympathiques. Il insiste sur les zones inconfortables.
Nous plaisantons pour meubler l'atmosphère électrique.
Puis il repart. Je me rhabille. Je retourne en salle d'attente. Et l'attente me parait une éternité. Heureusement, les copinautes sont présentes. Les Lire me détend. Je poste mon attente dans le silence tonitruant de ma respiration.
Finalement, au bout d'une éternité de 15-20 minutes, je suis reçue pour mes résultats.
Des kystes bénins, des calcifications...
Tout va bien...
Oui, TOUT VA BIEN me hurle mon cerveau.
Je peux reprendre une activité normale.
Mes Lucioles auront une maman près d'Elles aussi longtemps que Dame Nature nous en fera le cadeau.
Dimanche, on a pu fêter l'anniversaire de Wow Dad sans tâche aucune.