28 Août 2014
Hello mes petites louves et mes loups !
Oui, cet article s'adresse finalement aux mamans en 1er lieu, mais aussi aux papas, pour qu'ils comprennent et puissent appréhender cette phase délicate qui touche environ 80% des mamans ! 10 à 20% en parlent, les autres ne disent rien et souffrent.
Le baby blues se déclare à compter du 3ème jour post accouchement, avec un pic entre le 4èmet et le 5ème jour, et est notamment lié à la chute brutale des hormones et à la fatigue immense qui s'en suit. Effectivement, il ne faut pas oublier que les hormones de la grossesse nous shoote (désolée pour l'image) et la chute est donc d'autant plus violente quand vous n'avez plus cette énergie pour faire face à l'arrivée de votre pioupiou tellement attendu !
Pourquoi faut-il en parler? Pour dé-dramatiser et savoir que cette phase est vécue par la majorité des femmes !!
Perso, je n'ai rien dit. Pour preuve, il faut que les Lucioles soient à l'horizon de leur 6ème mois pour écrire cet article. Je me suis tellement mise la pression pour assurer lors du retour à la maison, je voulais tellement pouvoir tout gérer, que j'ai carrément fait un ZONA à Necker !!
Vous imaginez?
J'étais harassée de fatigue, je tenais à m'occuper des Lucioles H24... Bref, le bonus est évidemment que je me suis nourrie de tous les bons conseils des équipes de l'Unité Mère Enfant de Necker qui m'ont félicitée en me disant qu'elles avaient rarement vu une maman aussi motivée pour tout apprendre et qu'elles étaient rassurée pour le retour à la maison.
Donc j'étais prête.
Mais le retour de bâton a été violent. Vraiment violent. Et pour cause, je n'écoute pas (jamais...) mon corps car je suis en mode missile verrouillé : j'ai un objectif et je ne lâche rien. Jusqu'à ce la machine casse. A compter de ce fameux 3ème jour, je n'ai pas fondu en larmes. Non, pas encore. En revanche, j'ai ressenti comme un méchant coup de fouet au-dessus de ma hanche gauche. J'étais comme brulée vive. Cela me lançait, me brûlait terriblement. Sur le coup, les équipes n'ont pas détecté l'origine de cette marque qui était alors attribuée à une réaction allergique.
Ce n'est que le 5ème jour, lorsque la gygy est venue me rendre visite et a constaté les dégâts, qu'elle a immédiatement cerné le problème. Bref, mon épuisement s'est exprimé par le corps avant la tête ! Qui dit zona, dit expression de la varicelle. Donc protection maximale pour les Lucioles qui étaient prémas. Obligation de porter un masque et des gants pour leurs soins, interdiction de leur faire des bisous. Ce fut hyper dur... Je culpabilisais comme une dingue, m'en voulant d'avoir voulu être perfectionniste et d'avoir mis en danger mes chéries ! Cela dura 2,5 jours, le temps que les antibios à dose de cheval écartent tous risques.
Et donc, les larmes sont enfin sorties.
Un vrai tsunami. J'étais submergée de larmes sans savoir vraiment pourquoi. Une sorte de spleen m'inondait littéralement alors que, dans le même temps, j'étais merveilleusement heureuse d'avoir nos Lucioles !
Un truc juste hallucinant et perturbant au niveau émotionnel ! Comme je gérais bien mes filles, les équipes n'étaient pas inquiètes pour elles. En revanche, c'était tellement impressionnant qu'elles m'ont envoyé la pédo-psy pour vérifier qu'il ne s'agissait pas d'une dépression post-partum (DPP).
Verdict, une bonne grosse phase bleue carabinée, d'autant plus s'agissant d'une grossesse gémellaire où le taux d'hormones est super élevé et donc leur chute impactante !! Je culpabilisais comme une dingue pour le zona, j'étais épuisée, et je me disais que je n'avais pas le droit de pleurer car j'ai tellement attendu nos Lucioles que c'était indigne de ressentir ce mal-être latent.
Et j'avais TORT !
Le baby blues est une phase normale, presque nécessaire ! On prend conscience de notre bonheur et chance d'être parents et, dans le même temps, on réalise le poids des responsabilités, on angoisse, on se demande si nous serons à la hauteur. Qui ne s'est pas posée la question "Serai-je une bonne mère? un bon père ?"?
Si vous êtes un papa, votre rôle est hyper important car vous contribuez grandement à soulager votre moitié durant cette période. Il faut savoir être à l'écoute, sans minimiser, sans dire "ce n'est rien, çà va passer": çà, on le sait. Les mamans ont besoin de se sentir entourées, de recevoir de la tendresse. Dire à votre chérie "Je suis là, ne t'inquiète pas, on est deux pour s'occuper du bébé et je t'aiderai de mon mieux" sont des mots magiques et doux à l'oreille d'une jeune maman débordée et stressée !
Le rôle de l'entourage est aussi déterminant pour soulager la jeune maman et en particulier, la grand-mère maternelle peut notamment aider sa fille devenue mère à son tour, en prévoyant de venir l'aider en faisant des petites tâches qui fatiguent au quotidien :
Le baby blues, donc, est finalement un terme biaisé...Je préfère appeler cela la phase bleue car nos bébés n'y sont pour rien. Il s'agit d'un phénomène chimique, hormonal, naturel.
Toutes ces larmes me font penser que l'on se nettoie en évacuant des non-dits, des peurs, un trop-plein de choses qui remontent (une vraie spéléo parfois!)... On fait table rase pour démarrer une nouvelle vie. Ce phénomène nous fait du bien, aussi étonnant que cela puisse être.
Alors, si vous êtes en plein dedans, laissez-les couler ces grosses larmes qui vous piquent les yeux et dévalent vos joues ! Vous faites un grand nettoyage pour repartir sur des bases neuves !
Pour preuve, les pleurs des nourrissons entre 21h et 00h ne sont pas autre chose que l'évacuation du stress qu'ils ont ressenti dans la journée ! Ils viennent de naître et ils le savent déjà !
Vous voyez? On a tellement à ré-apprendre et apprendre avec nos bébés !
Donc décompressez, déculpabilisez. Vous venez d'être maman !! C'est l'aventure la plus merveilleuse et la plus flippante qui soit ! Quelques larmes viennent juste vous y préparer !
Prenez soin de vous mes petites louves !