Le Conte "Once Upon A Time" : The End

Le Conte "Once Upon A Time" : The End

Bonjour mes jolis fauves !

Notre Team Once Upon A Time a tracé la dernière lettre, reposé sa dernière plume dans l'encrier.

Voici venu le temps des révélations, des combats, de l'émerveillement ! Le Conte complet est désormais ouvert à votre lecture, ci-dessous, avec les liens de chaque blogueuse participante, pour découvrir et redécouvrir leurs univers !

Tout doucement, approchez votre souris, laissez la glisser le long de la page et envolez-vous pour l'émerveillement final !!!

(NB: les petites coquilles d'orthographe laissées par de coquins petits gnomes farceurs vont tout prochainement être corrigées)

"An douar so kozh med n’eo ket sod"

Selon la formule consacrée, tout commençà ainsi...

Il était une fois, dans une lointaine contrée montagneuse, un petit village niché dans le creux d’une vallée, entourée d’épaisses et sombres forêts. Les villageois vivaient au milieu des bois, dans leurs petites maisons aux toits moussus, sur lesquels la végétation poussait en un tapis de champignons et de fleurs éparses. Les volutes de fumée, qui s’échappaient des cheminées, couraient pour rattraper la cime des arbres, s’entrelaçant comme les nattes d’une jeune et jolie bergère du village.

Sophie Wow Mum

Éliana était une magnifique jeune femme blonde, remplie de douceur et de bonté. Non seulement elle était appréciée par tous les habitants du village, mais les animaux aux alentours semblaient également sous le charme de ses grands yeux verts. Demoiselle au grand cœur, elle ramenait régulièrement des animaux blessés chez elle. Elle vivait seule dans une maison un peu plus éloignée des autres où, chose étrange, les volets en forme d’étoile restaient clos de jour comme de nuit… Cela ne semblait choquer personne, à part Aaron, le fils du chef, qui revendiquait être le seul à ne pas être aveuglé par la beauté envoûtante de cette bergère.

Leetha’s Cœurpur

Aaron ne savait pas pourquoi il détestait à ce point Eliana, il passait pour un paranoïaque aux yeux de tous, mais au fond de lui, il savait. Il pressentait qu’elle cachait un terrible secret. Il avait essayé d’avertir son père à ce sujet, mais celui-ci ne voulait pas en entendre parler. Il était bien décidé à la percer à jour et montrer à tout le monde qu’il avait raison. Un matin, il prit la route avec son fidèle destrier, Winter, pour aller voir ce qui pouvait se tramer chez elle. Il savait qu’en ce jour de marché Eliana se rendrait au village et il aurait ainsi la voie libre pour explorer sa maison dans les moindres recoins. Lorsqu’il arriva devant la chaumière, il décida d’essayer de voir par les interstices des volets. Il colla donc son œil au volet quand soudain…

Nekazy Meadow

Il colla donc son œil au volet quand soudain un brassement d’ailes lui fit lever la tête avec sursaut .
Aaron fut étonné de voir qu’une petite chouette, au plumage couleurs châtaigne et argenté, s’était posée sur l’extrémité de la fenêtre. Ses yeux jaunes perçants le fixaient intensément. Comme hypnotisé il resta ainsi quelques minutes perdu dans les profondeurs de ces pupilles noires jais…
Le hennissement de son cheval le réveilla et fit peur au rapace qui s’envola, Aaron eut juste le temps d’apercevoir un parchemin roulé entre ses serres…

Green Maman

Le parchemin tomba au sol. Sans réfléchir, Aaron se saisit de ce dernier, la main tremblante. Il était venu ici dans l’idée d’en savoir plus, mais il ne s’attendait pas à être le spectateur d’une scène comme celle-ci. Tant de questions, tant de de mystère, une telle culture du secret autour d’elle depuis toujours. Il n’en pouvait plus de rester sans savoir, il n’en pouvait plus de se questionner, de chercher sans jamais trouver ce qui la rendait si envoûtante.
C’était donc le moment où jamais, le moment où peut-être, enfin, il en saurait plus, où peut-être il saurait tout.
Il avait entre les mains une des rares choses qui pouvait enfin lui donner de réelles pistes la concernant. Il réalisa alors, à cet instant, combien ce parchemin pouvait être précieux. Cela le rendit fébrile, comme s’il appréhendait finalement d’en découvrir le contenu. Lui qui n’avait jamais fait preuve de faiblesse jusqu’à ce jour, se retrouva dépourvu. Il était là, debout devant la maison de la jeune femme, le document à la main, avec toutes les raisons du monde de vouloir le dérouler pour le lire, mais il était pris d’une hésitation soudaine à laquelle lui-même ne s’attendait pas.
Au bout de quelques minutes, il reprit ses esprits. Il ne fallait pas qu’il tarde, elle pouvait rentrer à tout moment, or il ne tenait absolument pas à être surpris ici, à chercher quelques informations qui pourraient enfin la confondre.
Soudain, un bruit dans les fourrés le fit bondir sur son cheval et partir un peu plus loin où il pourrait consulter le document en toute tranquillité. Une fois à l’abri de tout regard, il descendit de sa monture, s’installa au pied d’un arbre auquel il attacha Winter, puis il déroula le fameux parchemin.
Alors qu’il parcourait les premières lignes, ses yeux s’écarquillèrent…

Yes We Blog

Comment croire ce que ses yeux lisaient ! Ce n’était pas possible ! Le jeune homme se trouva confondu devant l’impact du parchemin qu’il avait entre les mains. Aaron en vint à maudire sa curiosité.
Maintenant qu’il avait pris connaissance du document, il ne pouvait plus faire machine arrière. Mais quel poids pour un jeune homme. Et comment faisait-elle, depuis tout ce temps?
Maintenant il comprenait les choses sous un nouvel angle.
Le hululement d’une chouette le sortit de ses pensées. En levant la tête, il reconnut l’animal qu’il avait croisé devant la maison.
Aaron s’énerva et cria à la chouette : « Tiens, reprends ton parchemin ! Maudit animal ! Je voudrais tant que tu ne l’aies jamais lâché ! »
Stoïque, la chouette continuait de le fixer de ses grands yeux jaunes.
Aaron, remonta sur Winter, ne sachant vers quelle direction aller. La seule chose sûre, c’est qu’il n’était désormais en sécurité nulle part.

Oumi et sa petite Fée

Perdu dans ses pensées, Aaron se laissait tranquillement guider par son fidèle Winter, sans prêter plus attention au chemin tant il était assailli de questions :
Comment allait-il porter le poids d’un si lourd secret ? Devait-il en parler au chef, … son père ? Eliana était admirée de tous. Comment allait-il s’y prendre pour faire ouvrir les yeux aux habitants ? Était-ce là enfin l’occasion de prouver sa bravoure, si souvent moquée?
Soudain, le trot tranquille de Winter ralentit et sortit Aaron de ses pensées…
Ils arrivèrent au milieu d’une clairière et Winter s’arrêta net, au même moment qu’une chouette hululait. Un frisson parcourut le dos d’Aaron. Il avait un mauvais pressentiment. Il entendit des pas sur les feuilles sèches qui jonchaient la clairière.
N’écoutant que son courage, Aaron descendit de cheval et se retrouva à quelques pas seulement d’Eliana, qui le fixait, un doux sourire aux lèvres.

Maman Double Mixte

Aaron resta muet, il ne s’attendait pas a tomber nez à nez avec Eliana, qu’allait-il pouvoir dire pour justifier de sa présence ici, à quelques pas de sa maison, savait-elle qu’il avait lu le parchemin ?
Avant qu’il n’ait le temps de prononcer le moindre mot, Eliana toujours souriante prit la parole « Tu n’as pas l’air bien Aaron… que t’arrive-t-il ? »
Aaron voulut trouver une excuse, mais il fut coupé une nouvelle fois.
« Tu m’espionnes ? » dit la jeune femme en montrant le parchemin d’un geste de la main, le ciel s’assombrit et la tension devint palpable, la forêt était silencieuse, l’ambiance lugubre, seule la respiration tremblante d’Aaron rompait le silence, Eliana prit à nouveau la parole, hélas comme Aaron le pressentait cela n’annonçait rien de bon…
« Maintenant que tu es au courant, veux-tu me suivre dans la lutte contre le peuple de Dirmoun, ces hommes qui vivent de l’autre côté de la montagne et souhaitent faire disparaître tous les animaux de la terre, pour que l’homme règne seul sur le monde ? …
Mais pour cela tu dois faire une croix sur toute logique, savoir que les mythes et légendes sont vrais et être prêt à sacrifier jusqu’à ta vie… Es-tu prêt ? »

Nini et les Twix

La proximité soudaine avec Eliana déstabilisa Aaron. Elle sentait un mélange de mousses, de noisettes et de fruits des bois. Ses beaux yeux bien francs, et sa détermination inébranlable lui montèrent soudainement à la tête. Il se sentit pris au piège de son charme, et à la fois rebuté par ce qu’il venait d’apprendre. Il reprit ses esprits.
« Dis moi d’abord comment je peux avoir confiance en toi ? Toi qui nous caches qui tu es depuis toujours. Sur le parchemin, le Seigneur de Dirmoun s’adresse à toi comme à la Princesse Eliana, fille de Mira, la Déesse Louve. »
Loin d’être décontenancée par ce qu’Aaron venait de découvrir, Eliana lui dit : « Oui c’est vrai. J’ai grandi parmi les loups. Orpheline, Mira m’a trouvée dans la forêt, et élevée comme sa propre fille. L’histoire est aussi longue que passionnante, mais le temps presse, nous sommes en grand danger, et j’ai besoin de toi pour m’aider. »

Les Bien-Aimés

Pendant ce temps, un conseil se tenait à la table du seigneur Dirmoun. Cet homme était le plus craint de tous les seigneurs du Royaume : sanguinaire et froid, il était surtout doué d’une force surhumaine.
Son château était juché sur les hauteurs « de l’autre côté de la montagne ». Suzerain du grand Mont d’Or, autrefois région la plus belle de tout le royaume, Dirmoun en avait fait un lieu noir et froid. Il n’y avait presque plus d’animaux et la végétation se faisait rare.
Toujours entiché de son heaume à cornes de chevreuil et de sa peau de loup, il menait d’une main de fer l’ordre du jour. « J’exige que d’ici la prochaine Lune toutes les licornes soient tuées ! Peu importe les dommages collatéraux, fouillez la forêt, les champs et même les écuries s’il le faut ! »
A ces mots, le scribe du seigneur ressentit des frissons dans le dos.
Tant d’animaux avaient déjà péri : Dirmoun rêvait d’un Royaume sans animaux…!
Si seulement il avait le courage de dire à son suzerain ce qu’il se passerait si les licornes étaient décimées… et qu’allait faire Eliana ? Il avait peur pour elle.
Enfants, ils avaient joué ensemble. La connaissant, il savait qu’elle ne resterait pas sans rien faire lorsqu’elle apprendrait la nouvelle.
Il fallait qu’il la prévienne. Mais comment ? Il ne savait même pas où elle était.
Soudain, il eut une idée…

Cœur de Lavande

Brutus, le père d’Aaron, quitta la table du conseil du seigneur Dirmoun et repartit tranquillement vers le village avec l’intention d’obéir aux ordres… Il en allait de la vie de son fils et des autres habitants du village. Perdu dans ses pensées, il ne remarqua même pas la mouche qui voletait autour des oreilles de son fidèle étalon. Il ne comprit donc pas que le scribe, car c’était lui, demandait à l’étalon de prévenir Winter pour ce que dernier prévienne sa mère, Majesta, la reine des licornes, dans son repaire de la forêt.

Pendant ce temps, Aaron restait fasciné par Eliana, comme s’il avait été envoûté. Il secoua la tête pour se reprendre et murmura comme pour lui-même : « Je ne te comprends pas Eliana, comment pourrais-je te faire confiance? Et qui est Dirmoun ? »
La jeune fille sourit d’un air doux et triste : « Si tu en es capable et si tu en as le courage, viens avec moi dans la sombre forêt rendre visite à ma mère et tu verras. Mais peut-être n’es tu qu’un couard, un lâche comme ton père qui n’aspire qu’à sa tranquillité ? »
Piqué dans son orgueil, Aaron ne prit pas ses jambes à son cou mais son courage à deux mains et attrapa la main que la belle ensorceleuse lui tendait. Elle siffla lentement Winter qui la suivit et les mena tous les deux vers sa maison. Là, elle ne fit pas entrer Aaron mais alla chercher une petite fiole remplie d’un liquide doré et la lui tendit : « Tu dois boire ceci pour oublier le chemin de l’antre de ma mère, sinon cela serait trop dangereux et renvoie Winter à l’écurie, il saura quand revenir te chercher. »

Aaron hésita un instant entre peur et tentation puis il claqua un coup sur la croupe de Winter qui s’en alla et attrapa la petite fiole…

Crazy prof

Aaron regarda cette fiole. Le liquide doré semblait bouger seul. Devait-il avoir confiance en elle ? Et d’un seul geste, il ouvrit la fiole et la but toute entière. L’espace d’un instant, tout sembla tourner autour de lui, et il s’écroula sur le sol.
Lorsqu’il revint à lui, il était au milieu de la forêt, allongé sur un parterre de mousse. Au loin, il entendait Eliana qui parlait avec une femme à la voix étrange. On comprenait ce qu’elle disait, mais le son de cette voix était à mi-chemin entre un grognement et un hurlement de loup. Il comprit tout à coup, Mira !!! Cela ne pouvait être qu’elle, la déesse louve.
Aaron s’approcha et vit Eliana à genoux devant un énorme loup blanc. Il était magnifique et avait de grands yeux verts. Soudain,  Eliana et Mira s’arrêtèrent de parler et le regardèrent fixement.
Eliana se mit debout et alla rejoindre Aaron. « Viens que je te présente » dit-elle. Ils s’approchèrent tous les deux de Mira.
« Voici donc le jeune homme dont j’ai tant entendu parlé » dit-elle dans un grognement. Interloqué, Aaron se tourna vers Eliana. Celle-ci était devenue soudain écarlate.
« Il semblerait que ma fille ait un grand respect et une grande estime pour toi » poursuivit-elle. Aaron sentit alors la chaleur monter le long de ses joues. Cela pouvait-il être possible ? Cette jeune fille magnifique, qui lui paraissait si étrange avec lui, pouvait-elle être finalement amoureuse de lui ?

Nous et les minibouts

Avant qu’Aaron n’ait décidé de la conduite à tenir devant ces indiscrètes révélations, Eliana reprit la parole d’un air qui se voulait dégagé. Elle tenta d’expliquer au jeune homme les origines de cette guerre aussi retorse qu’incompréhensible pour le commun des mortels.

Des années auparavant, en montant sur le trône de la contrée du Grand Mont d’Or, le seigneur Dirmoun aurait découvert dans les combles de son château, un grimoire renfermant des informations cruciales sur la vie après la mort. Depuis lors, persuadé que tous les mortels, et notamment ses anciens rivaux, se réincarnaient dans les corps des animaux naissant dans les contrées alentours, Dirmoun avait cédé à une paranoïa aussi imprévisible que sanguinaire.
L’extermination des licornes, ces animaux à l’aura si particulière et qui s’avéraient très habiles pour éviter leur persécuteur, était peu à peu devenue son obsession. Les chefs des villages alentours devaient lui rendre des comptes chaque semaine sur leur tableau de chasse. Les plus réticents à l’application de ces mesures sanglantes étaient menacés des pires châtiments.
Si Aaron comprenait mieux à présent la conduite de son père, il ne percevait toujours pas l’importance que pouvait revêtir Eliana dans ce sauvage combat – outre les soins apportés aux animaux rescapés.

Il réalisait aussi peu à peu combien son jugement avait pu être brouillé par sa frustration de ne pas parvenir à assouvir sa curiosité. Mais aussi que l’acharnement de sa vindicte à l’égard de la discrète jeune femme illustrait la tendre disposition de ses sentiments.
Il était sur le point de questionner les deux femmes sur le rôle qu’il pouvait tenir afin de déjouer la violence des mercenaires de Dirmoun quand Mira se mit à hurler à la mort. L’horreur se peint sur les traits d’Eliana qui se mit à courir, entraînant Aaron à sa suite. Quelques mètres plus loin, elle lui murmura dans un souffle qu’elle devait le rendormir avant de quitter les lieux. Elle lui en dirait plus à son réveil, lorsqu’ils seraient chez elle en sécurité. Sans attendre sa réponse, elle lui clôt les lèvres d’un chaste baiser. Avant de sombrer, il eut tout juste le temps de percevoir la douce fermeté de sa bouche au parfum sylvestre envoûtant.
Quand Aaron rouvrit les yeux, il se trouvait dans un endroit qu’il mit quelques secondes à identifier…

Madame Sioux

Peut-être était-ce le breuvage d’Eliana qui lui tournait la tête, ou bien toutes ces bougies qui brillaient intensément aux quatre coins de la pièce ? Impossible pour lui de se relever…  Il prit alors le temps de regarder dans les moindres détails tout ce qui se trouvait dans ce lieu intriguant. Qui sait, cela pourrait certainement l’aider à mieux cerner son hôte ?
Son regard fut d’abord attiré par le lit majestueux dans lequel il se trouvait. Il était fait de bois, vieilli par le temps, sur lequel était gravée une phrase d’un dialecte qu’il ne connaissait pas : « An douar so kozh med n’eo ket sod ». Que cela pouvait-il bien signifier, pensa Aaron. Ces mots avaient-ils de l’importance pour Eliana ?
Il chercha alors d’autres indices en balayant son regard de gauche à droite. Rien ne lui parut anormal, mis à part le fait que cette pièce ne contienne aucune ouverture. Pas une seule fenêtre, ni même de porte… mais comment ai-je bien pu arriver jusqu’ici se demanda le jeune homme.
Intrigué par les lueurs des bougies qui éclairaient le fond de cette pièce immense. Aaron décida de se lever. Il distingua très vite un magnifique fauteuil en tissu brodé dans lequel Eliana s’était endormie. Il prit le temps de l’admirer de la tête aux souliers avant de lui glisser un doux baiser sur sa chevelure dorée.

L’Or Y Compagnie

Pendant ce temps, Mira courait à en perdre haleine, s’enfonçant un peu plus dans la forêt à chaque seconde. Vite ! Plus vite ! Sa vie en dépendait. Poursuivie par une horde de villageois armés et prêts à en découdre, affolée, à bout de souffle, elle n’avait pas le choix.
« Je dois leur échapper coûte que coûte, pour Eliana, pour la forêt, pour l’avenir de cette Terre !  » Aveuglée par la peur, elle ne vit pas la branche au ras du sol…
Mira s’effondra dans un hurlement de douleur. Elle essaya de se relever, mais c’était peine perdue, il était déjà trop tard. Encerclée par les villageois envoyés par Dirmoun, elle crut sa dernière heure arrivée. Jusqu’à ce qu’un homme s’avance et lui dise « Je te reconnais, tu es Mira, la reine louve ! Tu as bien de la chance, car Dirmoun, notre seigneur, te veut vivante… » Brutus donna ses instructions aux autres pour transporter Mira jusqu’au château. Intérieurement, il se frottait les mains : « Quelle aubaine ! Voilà de quoi contenter Dirmoun et enfin obtenir une récompense digne de mon rang ! »
Blessée, épuisée, Mira regardait la forêt défiler à travers les barreaux de sa cage. « Tout est perdu », songeait-elle. Le cœur lourd, elle pensait à sa fille et à l’immense péril qui la guettait. « Pourvu qu’elle agisse à temps ! Espérons que ce jeune homme, Aaron, saura lui venir en aide dans sa quête… » Soudain, le convoi s’arrêta. Mira sortit de sa torpeur et vit se dresser devant elle l’imposant château de Dirmoun. Un frisson lui parcourut l’échine. La dernière fois qu’elle avait vu le maître des lieux lui avait laissé un goût amer.
« Ma chère Mira ! Enfin, nous nous retrouvons ! » s’écria le seigneur en la voyant, une lueur avide dans le regard. « Tu n’as plus le choix maintenant que tu es ma prisonnière, tu vas me dire tout ce que je veux savoir… ou tu mourras ! » Le sang se glaça dans les veines de la pauvre Louve qui hurla son désespoir si fort que, là-bas, au loin, dans sa chaumière, Eliana l’entendit et se réveilla en sursaut.

Delphine syndromeneuroneunique.

Eliana ouvrit brutalement les yeux en hurlant le nom de sa mère. Mira était en danger, elle l’avait vu dans ses rêves. Eliana se leva d’un bond : « Aaron, nous devons partir, nous ne sommes plus en sécurité nulle part. Je savais que ce jour arriverait, j’espérais avoir encore un peu de temps devant moi. Mais nous ne pouvons plus attendre, nous devons fuir. Il nous faut trouver Majesta, elle seule détient la clef pour vaincre Dirmoun. »
Aaron resta bouche bée devant une Eliana qui s’activait en rassemblant divers objets plus bizarres les uns que les autres. Il la vit chuchoter un message à sa chouette qui disparut aussitôt.  « Il est temps Aaron, dit Eliana, viens je t’expliquerai en chemin ce qu’il se passe, donne-moi ta main, et ne me lâche pas ! ». Il prit sa main, elle était si douce, si chaude, il eut l’estomac serré par une sensation étrange, c’était incroyable l’effet qu’elle avait sur lui. Il se sera contre son corps et ils disparurent dans un épais nuage blanc et scintillant de mille feux.

Mira était de nouveau enfermée dans ce cachot qu’elle connaissait si bien, elle y avait été enfermé il y a des années. Elle était à bout de souffle, mais pour le moment elle avait résisté, elle n’avait rien dit, elle ne savait pas combien de temps elle pourrait encore lui tenir tête, combien de temps elle pourrait supporter les tortures physiques et psychologiques que lui faisait subir Dirmoun, avant de finir par lui révéler ce qu’il souhaitait savoir. Mais elle tiendrait, elle en était persuadée, de façon à laisser le plus de temps possible à Eliana pour venir à bout de sa mission.
Elle se souvenait comme si c’était hier de sa fuite du cachot, du moment où elle avait enfin échappé à Dirmoun, il y a des années, peu de temps après l’ascension au pouvoir de son ami. Après son accession au trône du grand Mont d’Or Dirmoun lui si gentil, si aimant avait commencé à changer, et avait finit par se transformer en cette brute sanguinaire que l’on connaissait aujourd’hui. Seule Mira savait qui il était en réalité, personne ne devait savoir, alors il l’avait enfermée ici à triple tour, pendant des années. Pour la forcer à se taire malgré elle, elle se retrouva coupé du monde, dans le noir, dans une pièce souterraine sans porte ni fenêtre. Jusqu’à ce qu’elle réussisse à s’enfuir emportant avec elle ce bébé. Cette petite fille si frêle, si fragile, avec ce destin si exceptionnel dans le regard, une enfant magnifique et sans défense qui avait perdu sa mère morte en couche. Elle l’avait sauvée d’une mort certaine, et depuis ce jour-là, elle l’avait élevée comme sa fille en se demandant chaque jour comment un père, si horrible soit-il, pouvait vouloir tuer la chair de sa chair. Car oui, Eliana était la fille de Dirmoun, l’unique fille de ce tyran, et surtout la seule capable de le vaincre… Aujourd’hui, il était à sa recherche …

The Kuleboine House

Aaron et Eliana étaient allongés l’un près de l’autre, assommés par ce voyage éprouvant à travers le temps. Le froid glacé de la neige les réveilla. Soudain Aaron se leva en sursaut, réalisant qu’ils étaient de l’autre côté de la montagne, dans le royaume du grand Mont d’or. Il apercevait le château de Dirmoun au loin.

Aaron cria sur Éliana « Mais qu’as-tu  fais? Que faisons-nous ici?  » Eliana rétorqua : « Fais moi confiance s’il-te-plait, nous sommes ici dans le royaume du Mont d’or, juste avant ma naissance, 22 ans auparavant. Nous devons retrouver Majesta, elle seule pourra nous aider à changer le destin maléfique de Dirmoun, mon destin et celui de tous les animaux et de tous les villageois… »

Eliana siffla sa petite chouette, cette dernière devait faire l’intermédiaire avec Majesta afin de lui apporter le chemin à suivre pour la rencontrer. Aaron fut surpris de voir la petite chouette venir dans leur direction. Elle aussi avait voyagé à travers le temps ?!

La petite chouette déposa minutieusement un parchemin au creux de la main d’Eliana. Celle-ci l’ouvrit. Stupéfaite et interloquée, elle comprit que le chemin à suivre pour retrouver Majesta menait au château de Dirmoun !

Mamanmaudtesteuse

« Eliana ? Ça ne va pas ? » questionna Aaron, en posant sa main sur l’épaule de la jeune femme. Cette dernière semblait  perdue dans ses pensées. Ne la voyant pas réagir, Aaron se mit face à elle et la tint fermement par les bras :  » Eliana !! Tu m’inquiètes ! »

Eliana leva les yeux du parchemin et plongea ses yeux dans ceux d’Aaron, semblant vouloir y trouver du réconfort. On pouvait y lire de l’incompréhension…. « Je ne comprends pas, Aaron,… Majesta, d’après le parchemin… Majesta se trouve dans le château de Dirmoun ! J’ai toujours entendu raconter ma mère, que la reine des Licornes vivait dans la forêt dorée du grand Mont d’or… Que fait-elle au château ?? Comment allons-nous atteindre ce lieu surprotégé ?? Nous n’y arriverons pas, Aaron, rajouta Eliana, la voix tremblotante, je suis profondément désolée de t’avoir mêlé à tout cela. »

Eliana baissa la tête. Aaron, d’une main délicate souleva le menton d’Eliana et la regarda avec tendresse se perdant dans ses grands yeux verts humides. D’un geste tendre, il essuya une larme qui perlait le long de la joue d’Eliana dont le cœur battait la chamade.

« Tu es une jeune femme époustouflante, Eliana, tu es plus forte que tu ne le crois, tu as déjà tellement fait preuve de courage jusqu’à présent, que tu ne peux pas tout abandonner suite à la lecture d’un parchemin… Je suis avec toi et je serai avec toi à jamais… Je te le promets » murmura Aaron en s’approchant de l’oreille d’Eliana. Celle-ci semblait s’apaiser. Troublée par le souffle chaud d’Aaron sur son cou, elle prit le visage d’Aaron entre ses mains et y déposa un voluptueux baiser sur la bouche.

« Merci mon tendre Aaron, tu as raison, je ne suis pas seule ! Avec toi à mes côtés, je me sens plus forte ! Donne-moi la main et suivons ce chemin qui nous amènera au château. Nous avons une longue route qui nous attend, ne perdons pas de temps, la nuit va bientôt tomber… »

Après de longues heures de marche, le château fut en vue… Aaron et Eliana étaient épuisés… « Faisons un tour de reconnaissance et trouvons une place sûre pour nous reposer » proposa Aaron. S’approchant du pont-levis, Aaron s’arrêta net, une inscription l’interpella : « An douar so kozh med n’eo ket sod »

Leetha’s world

Il se retourna vers Eliana, intrigué de retrouver cette phrase. Du coin de l’œil, il aperçut un mouvement furtif dans les buissons. Il se jeta sur Eliana et tous deux s’effondrèrent sur le sol juste à temps. Une flèche à l’empennage noir de corbeau se ficha dans l’arbre devant lequel s’était tenue la jeune femme un instant auparavant. Aaron roula sur lui-même au sol, sortit un couteau camouflé dans l’une de ses bottes et le lança sur l’archer avant que celui-ci n’ait eu le temps de décocher une nouvelle flèche. Blessé à l’épaule, l’homme fit une grimace et échappa son arc. Il attrapa une corne passée à sa ceinture et la porta à ses lèvres. Aaron se rua désespérément sur lui pour la lui arracher, mais l’homme était trop loin, l’alerte allait être donnée. Soudain, il vit un éclair blanc jaillir et foncer sur l’homme en noir. Le cheval renversa le guetteur et le piétina de ses sabots.

Lorsque la créature se retourna vers lui, Aaron aperçut une corne sur son front. Intimidé, il la salua gauchement. Celle-ci poussa un grognement :

« Quels maladroits vous êtes ! Vous avez failli donner l’alarme ! Que faites-vous ici ? Qui êtes-vous ? »

Eliana fit une profonde révérence puis s’adressa à elle en ces termes :

« Noble créature, acceptez nos remerciements pour votre aide. Je pense que vous pouvez nous aider encore. Nous sommes ici pour rencontrer Majesta, votre souveraine.

- Comment se fait-il… laissa échapper la licorne. La mission qu’accomplit ma reine à l’instant est des plus secrètes. Comment avez-vous su où nous trouver ?

- Je suis envoyée par Mira, la déesse louve. Nous avons traversé les âges et le temps pour comprendre ce qui s’est passé aujourd’hui. Depuis plusieurs années, ma mère Mira observe l’évolution du terrifiant projet de Dirmoun. Elle a toujours pensé que votre reine interviendrait à temps pour y mettre fin, les licornes ne sont-elles pas les garantes de l’équilibre des différentes forces de ce monde ? Cela faisait vingt-deux ans que Majesta ne s’était pas manifestée, cependant ma mère gardait confiance. Mais maintenant que la situation est devenue critique, je suis venue afin de savoir ce que Majesta recherchait. »

La licorne ferma les yeux :

« Si ce que vous dites est vrai, ma souveraine est en danger. Le temps presse, je ne peux plus attendre, je vais prendre sur moi la décision de vous révéler ce que nous supposons. Vous savez sans doute que Dirmoun a découvert de sombres secrets dans un grimoire caché dans le château. L’histoire de ce grimoire remonte à très longtemps. Il y a des centaines d’années, un mage noir avait fait des recherches particulièrement maléfiques sur les liens entre la vie et la mort, réveillant des forces qui n’auraient jamais dû être approchées. Il a disparu, consumé de l’intérieur par ses découvertes. Cependant, il avait eu le temps d’enfermer sa volonté dans un artefact puissant et de le dissimuler dans le château. Majesta pense qu’il s’agit du grimoire. Elle est venue aujourd’hui pour rencontrer Dirmoun secrètement, dans l’espoir de réussir à contrer l’influence du grimoire et de le ramener à la raison. Je l’attends ici, prête à la secourir si les choses devaient mal tourner, ce que je crains terriblement maintenant. »

Aaron laissa son regard errer sur la grille qui fermait l’accès au château. Elle était faite d’un métal noir, ciselé en de terribles symboles. Deux tours hautes et sombres l’enserraient. Des torches étaient fixées tout le long du chemin de ronde. Dans l’obscurité du crépuscule, la lueur tremblante qu’elles projetaient donnait une atmosphère encore plus lugubre à l’ensemble.

Soudain, des cris éclatèrent. Un bruit de cavalcade se fit entendre.

Adeline, Les découvertes de Petite Lutine

Aaron et Eliana virent arriver précipitamment une femme à dos de licorne. Dans une telle obscurité il leur fallut quelques secondes pour reconnaître Majesta. Elle était poursuivie par les ‘gardes’ de Dirmoun perchés sur de graciles formes noires. Ils chevauchèrent précipitamment la licorne et partirent au galop pour ne pas perdre de vue Majesta. Après une sempiternelle course poursuite, ils finirent par semer les gardes. Ils s’arrêtèrent et Majesta leur expliqua que, pour éloigner Dirmoun de l’influence néfaste du grimoire, elle n’avait trouvé d’autre moyen que de le dérober. Elle s’était donné pour mission de le détruire pour qu’enfin Dirmoun redevienne l’homme qu’il était. Eliana s’interrogea : « Mais quel était donc ce drôle d’animal noir, fin et élancé, et aux yeux si rouges que chevauchaient les gardes de Dirmoun ? » Majesta leur expliqua qu’afin d’obtenir les pouvoirs maléfique du grimoire, Dirmoun s’était donné pour mission de capturer toutes les licornes du royaume. En effet, ce sont elles qui détiennent la clé, elles sont les garantes d’un équilibre pour notre monde et Dirmoun rêve d’accéder à la suprématie mais ne souhaite en aucun cas la partager. Il a capturé toutes les licornes dans le seul but de les utiliser à son profit, elles sont devenues maléfiques d’où leur couleur étrange. Soudain la chouette d’Eliana vint se poser furtivement sur son épaule puis disparut aussitôt dans l’obscurité. Elle laissa derrière elle un fil d’Ariane composé d’une multitude de paillettes bleutées qui brillaient de mille feux. Ils suivirent alors cette indication et ils aperçurent un halo bleuté au loin, l’entrée d’une grotte… Ils pénétrèrent alors tranquillement dans ce gouffre bleuâtre. La lumière bleue rayonnait sur toutes les parois sombres et une atmosphère paisible se dégageait de ce lieu. De nouveau Aaron vit cette inscription « An douar so kozh med n’eo ket sod ». Elle était sculptée à même la roche et recouverte de feuilles d’or étincelantes. Soudain, dans un vacarme assourdissant la terre se mit à trembler et l’entrée de la grotte s’effondra, ils n’avaient alors que d’autre choix que de s’enfoncer dans les entrailles de la terre…

Maman & Co

Cette grotte ne paraissait pas avoir de fin. Cela faisait déjà quelques temps qu’Aaron, Eliana et Majesta s’enfonçaient dans ce qui paraissait être un tunnel. Il y faisait sombre, mais régulièrement, sur les parois, cette inscription à la lumière éclatante revenait et leur permettait de continuer leur chemin. « An douar so kozh med n’eo ket sod ». Aaron décida de rompre le silence qui s’était installé au fur et à mesure de leur avancée. « Majesta, tu as l’air apaisée. Sais-tu où nous allons ? Que signifie cette inscription ? » Majesta prit quelques secondes avant de lui répondre. « Aaron, ton destin était de rencontrer Eliana et de me retrouver ici. Sans vous, sans la chouette d’Eliana qui m’a indiqué l’entrée de la grotte, je n’aurais jamais pu réussir ma… « mission ». Grâce à vous, je vais pouvoir détruire le grimoire et ramener Dirmoun à la raison. » Puis d’un ton plus sombre, elle leur dit « Mais avant cela, il nous faut affronter Dirmoun… Retenez bien ce message qui illumine votre chemin. Je ne peux vous en dire plus pour l’instant. » A ces mots, Eliana fut parcourue d’un frisson de peur. Elle se saisit de la main d’Aaron, convaincue qu’avec lui, elle serait en sécurité. Heureusement qu’il faisait sombre car Aaron sentit le rouge lui monter aux joues… Cependant, ce n’était guère le moment de se laisser aller aux sentiments. Il serra la main d’Eliana, conscient qu’il était de son devoir de la réconforter, et continua de suivre Majesta dans ce tunnel qui les emmenait, il en était sur, tout droit dans la salle du conseil où se trouvait Dirmoun en ce moment même. Il savait que bientôt, dans le passé, se jouerait leur avenir. Et il aurait enfin les réponses à toutes les questions qu’il se posait encore.

Maman double mixte

En elle-même, Eliana se demandait pourquoi elle se sentait aussi bouleversée par la main d’Aaron dans la sienne et aussi pourquoi sa magie semblait plus forte, plus puissante avec lui à ses côtés… Ils débouchèrent enfin devant un mur que Majesta toucha de sa corne. Ils débouchèrent dans un étroit couloir fermé au bout par une lourde tenture représentant une dame et une licorne. Majesta fit signe à Eliana de s’approcher lui indiquant un trou au niveau de l’œil de la licorne. « Regarde et observe bien. Par contre, tu ne dois pas intervenir sauf si vous êtes en danger de mort, tu te rappelles les règles du voyage dans le temps ? Et tu te rappelles que vous devez être rentrés dans le présent avant minuit. » Majesta rebroussa chemin et partit par une petite porte apparue soudain à l’autre bout du couloir.

Eliane se mit à observer ce qui se passait de l’autre côté de la tenture. Elle avait vue sur la salle du conseil de Dirmoun. Celui-ci était seul assis sur son trône et avait la tête dans les mains. Soudain, la porte de la salle du trône s’ouvrit et des gardes entrèrent, poussant devant eux une Mira plus jeune et enchainée. »Tu pourriras dans mes oubliettes pour avoir contrecarré mes volontés, traitresse d’une espèce inférieure. Jamais plus tu ne verras la lumière du jour ! Hors de ma vue ! » Puis il ordonna aux gardes d’aller l’enfermer au secret. « Tu le paieras Dirmoun, ta propre chair te reniera et saura rendre justice. Et tu n’as pas fini d’entendre parler de moi » hurla Mira, sardonique. « Tais-toi, animal ! » dit le chef des gardes, en tirant sur les chaînes de la prisonnière. Eliana, sidérée, agrippa Aaron : « Regarde, Aaron, regarde, le chef des gardes te ressemble. » Abasourdi, le jeune homme reconnut Brutus, son père. Brutus, Mira et les gardes quittèrent la pièce et Dirmoun suivit peu après. Puis une jeune femme enceinte entra, regardant autour d’elle si la pièce était bien vide. Une mouche se mit à voleter autour d’elle comme si elle vérifiait elle aussi que la pièce était sûre. Cela fait, la mouche redevint scribe. Il prit la jeune femme dans ses bras et lui dit : « Lucia, ma sœur, je te promets que jamais Dirmoun mettra la main sur ton enfant. Cet enfant aura le pouvoir animal de notre famille et les pouvoirs magiques de Dirmoun son père, il ne faut pas que celui-ci l’ait sous contrôle s’il n’entend pas la voix de la raison à propos des pouvoirs du grimoire car il ou elle sera le seul être capable de s’opposer à son père avec son double héritage. Quand tu accoucheras, je dirai à Dirmoun que le bébé est mort et je libèrerai Mira qui l’élèvera dans la forêt. » « C’est ta mère, elle te ressemble chuchota Aaron à Eliana, et le bébé c’est toi ! J’espère que Majesta va agir vite ! »

Tout à coup ils se sentirent comme aspirés par une tornade et transportés jusqu’aux écuries, en pleine nuit. Le château semblait dormir. La petite chouette voletait autour d’eux et leur fit comprendre qu’ils avaient fait un nouveau saut dans le temps, quelques heures plus tard. Cachés derrière une meule de foin, ils virent d’abord le scribe et Mira portant un bébé dans ses bras arriver dans l’écurie où ils prirent un cheval. Le scribe fit plusieurs fois le tour du cheval sur lequel était monté Mira et son précieux fardeau en prononçant toujours une même incantation. Au bout du treizième tour, le scribe resta seul en vue. Il pleurait doucement sa sœur. Un cri retenti et le château sembla se réveiller d’un coup ! Dirmoun apparut, furieux, et criant « trahison, trahison, la prisonnière s’est échappée ! » Le scribe, redevenu mouche, se sauva à tire d’aile. Tout à coup, une lueur blanche et dorée s’éleva d’un coin sombre des écuries et Majesta dans toute sa splendeur confronta Dirmoun :  « Honte à toi, ambitieux, drogué aux sirènes du pouvoir et de l’ambition… «

Crazyprof

Aaron et Eliana, captivés par ce qu’ils étaient en train de voir, se penchèrent davantage pour mieux entendre. Un craquement se fit entendre et tout le monde se tut. Dirmoun et Majesta se retournèrent vers Eliana et Aaron. Et Dirmoun cria : « Qui est là ? » Heureusement, ils disparurent à travers le temps et se retrouvèrent au bord d’une rivière. « Ouf, on l’a échappé belle » dit Eliana dans l’oreille d’Aaron. Il sourit. Devant eux, se trouvaient des dizaines de personnes, la tête baissée. Ils reconnurent le scribe et Dirmoun. Tous deux pleuraient à chaudes larmes devant un brasier. « Mais que font-ils ? » dit Eliana. « Je crois que quelqu’un est mort. Ils doivent offrir son corps à la rivière. » expliqua Aaron. Un cri de désespoir se fit entendre. Dirmoun, à genoux, hurlait de douleur : « POURQUOI!!!!!!!!! » Eliana et Aaron disparurent à nouveau et se retrouvèrent dans la grotte. Majesta les attendait : « Des questions les enfants ? ». Aaron le premier dit : « Mais pourquoi pleurait Dirmoun? » « Lucia… sa bien aimée, Lucia. Ta maman Eliana. Il l’aimait tellement. Elle aussi l’aimait. Mais depuis que Dirmoun avait découvert le grimoire, il n’était plus le même et Lucia avait peur de lui. Elle ne voulait pas qu’il puisse faire de toi un être sans cœur, Eliana. Elle et son frère avaient décidé de faire croire à Dirmoun que tu étais morte. Mais la belle Lucia n’a pas survécu à l’accouchement. Le peu d’amour dans le cœur de Dirmoun a disparu avec elle. » expliqua Majesta. Eliana resta muette, sans bouger. Comment pouvait-elle imaginer qu’elle était la fille de Dirmoun ? « Eliana, ton père était un homme bon et doux. Il était apprécié de tous. Mais le grimoire a le pouvoir d’exploiter les failles de l’esprit des hommes. La vanité et l’envie de pouvoir de ton père ont alors doucement pris le dessus sur sa bonté. Quant à ta mère, elle était tellement heureuse de savoir qu’elle était enceinte et en même temps, elle avait si peur de lui… Son cœur n’a pas résisté. Elle a d’ailleurs laissé ce parchemin pour toi. » et Majesta lui tendit un vieux morceaux de papier jauni enroulé dans un ruban de soie blanc. Eliana le prit les mains tremblantes, elle tira sur le ruban…

Nous et les Minibouts 2 ème round

… et lut : mon enfant, si tu lis ces mots c’est que je n’ai pas eu cette joie de te tenir dans mes bras, de te chérir et de te réconforter mais je sais que tu as de précieux anges gardiens qui veilleront sur toi et cela me réconforte un peu. Je vais te révéler un secret qui te permettra, je l’espère, de rétablir la paix en ce royaume. Sache tout d’abord que Dirmoun est bien ton père. Il n’a pas toujours été cruel et barbare, quand je l’ai rencontré, j’étais folle amoureuse de ce jeune homme si tendre si beau… puis la découverte de ce maudit grimoire a tracé des sillons de haines sur son visage le transformant en bourreau. Pars prestement vers le Nord, remonte la rivière et cherche un arbre en forme de lune. A son pied se trouve un passage souterrain rempli par les eaux menant à une salle secrète. Dans ce lieu inconnu de Dirmoun, tu devras récupérer une coupe en or ayant appartenu à un ancien peuple de magiciens. Majesta t’expliquera son pouvoir et comment l’utiliser. Je t’embrasse tendrement, Lucia.
Eliana était bouleversée par ces quelques lignes écrites par une femme dont elle venait d’apprendre l’existence, sa véritable mère. Elle caressa l’écriture de la main et une larme tomba lourdement sur le parchemin.

Green Maman

Sans perdre de temps Eliana se mit en route totalement silencieuse. Aaron la suivait sans oser interrompre ses pensées, il ne voulait pas troubler davantage celle qui était à ses yeux plus belle à mesure que la nuit avançait, levant le voile sur d’innombrables secrets, il garderait donc ses questions pour lui.

Seul le bruit de leurs pas feutrés troublait le silence de l’épaisse forêt, on n’entendait rien d’autre que le bruissement du vent dans les arbres et le flot rapide de la rivière courant à leur coté, cette même rivière qui les emmenait vers leur destin, vers l’affrontement final.

Le visage d’Eliana était éclairé par la lune, elle semblait paisible et sûre d’elle, seules quelques traces laissées par ses larmes trahissaient son état. Malgré cela elle était resplendissante. Aaron l’observait sans même s’en rendre compte il détaillait chaque centimètre de sa peau si douce, comme pour garder en mémoire chaque pore, chaque millimètre qui appartenait à cette jeune fille si enivrante.

Perdu dans ses pensées, il ne s’était pas rendu compte qu’Eliana s’était arrêtée. Il lui fonça droit dessus et se cogna à elle au moment où elle se tournait vers lui. Déséquilibrée, Eliana bascula en arrière et tomba en entraînant Aaron dans sa chute . Ils se retrouvèrent là, sur le sol humide, l’un sur l’autre, le temps était comme suspendu. Aaron fixa longuement Eliana sans dire un mot, le regard perdu dans ses yeux profonds et envoutants. Il lui prit délicatement une mèche de ses cheveux qui lui barrait le visage et la repoussa au creux de son oreille. Attirées comme deux aimants, leurs bouches s’approchèrent pour ne faire qu’une. Ils s’embrassèrent tendrement, un baiser magique et si naturel, comme si leurs corps, leurs bouches, leurs âmes ne faisaient qu’un !

« hummm hummm » C’était Majesta qui les attendait assise près de l’arbre en forme de lune.
Embarrassés, Aaron et Aliana se relevèrent d’un bond, s’empêtrant dans leurs capes et rouges de honte.
« Ma … Ma ….Ma… jesta » bredouilla Eliana.
« Ne dis rien… nous n’en avons pas le temps, je dois partir, je ne peux pas t’accompagner ici, mais je serai présente à ton retour, tu dois faire preuve de courage et de sagesse, souviens-toi de tout ce que tu as appris en ces lieux. Aaron tu es bon, ton cœur est pur, toi seul peut aider Eliana dans ce voyage. Allez-y mes enfants , faites vite, le temps presse… »
« Mais … » dit Eliana
Mais Majesta disparut dans un grand éclair blanc.

Abasourdie Eliana regarda de longues minutes autour d’elle, cherchant LE souterrain, celui qui l’emmènerait vers sa destiné, soudain Aaron l’appela  « Eliana, ici ! ». Entre deux racines de l’arbre se trouvait gravée une lune entourant une licorne. Le souterrain était là sous leurs pieds, mais comment réussir à l’ouvrir ?
Ils restèrent devant le symbole à réfléchir et à se poser des milliers de questions, Eliana caressa la corne de la licorne du bout des doigts. Les racines de l’arbre tressaillirent mais ne bougèrent pas.
Aaron eut une idée : « Eliana passe encore une fois ta main sur la corne. »
Eliana s’exécuta.
Aaron ouvrit la bouche et dit d’une voix forte : « An douar so kozh med n’eo ket sod »
Soudain les racines de l’arbre s’écartèrent et …

The Kuleboine House

… une lueur d’un vert argent émergea des tréfonds de la terre.

Les racines de l’arbre semblaient vibrer légèrement sous l’effet de la magie ancienne dégagée par ce lieu. Un escalier de marbre vert s’enfonçait dans le creux dévoilé par les paroles qu’Aaron venait de prononcer. Malgré l’humidité de la forêt, aucune trace de moisissure ne ternissait la couleur irisée des marches.

Les deux jeunes gens s’engagèrent dans le passage. Ils débouchèrent dans un tunnel dont les parois étaient recouvertes de cristaux irradiant une étrange lumière. La rivière qu’ils avaient suivie dans la forêt s’était enfoncée sous terre en même temps qu’eux et coulait à leurs pieds. Son clapotis régulier résonnait dans le silence du souterrain.

Une barque à fond plat était amarrée face à l’escalier. Eliana s’assit à l’intérieur, Aaron saisit la perche qui permettait de guider la barge dans le courant et ils quittèrent la rive.

Eliana contemplait les parois. Une magie forte était à l’œuvre dans cet endroit mystérieux, elle la sentait émaner tout autour d’elle. Ils naviguèrent de longues minutes en silence. Soudain, la voûte de pierre s’éleva au-dessus d’eux pour former une pièce gigantesque et la rivière s’élargit en un lac souterrain. Aaron dirigea l’embarcation jusqu’à l’île qu’il voyait au centre de l’étendue d’eau sombre. Ils accostèrent et mirent pied à terre. Un autel de pierre se dressait devant eux. La coupe d’or était posée dessus. Eliana s’en approcha. Le cœur d’Aaron se serra sous l’effet de l’inquiétude. Tout ceci lui semblait trop simple. Eliana tendit la main. Aaron sentit une sueur glacée lui couvrir la nuque. Il s’approcha de la jeune femme, mû par un sombre pressentiment. Au moment où les doigts de la jeune femme se refermèrent sur le joyau, une secousse terrible fit trembler l’île. Une énorme pierre se détacha du plafond. Aaron bouscula violemment Eliana pour l’éloigner de l’autel. Il ne fut cependant pas assez rapide pour se dégager lui-même à temps. Un morceau de l’énorme rocher qui chutait s’effondra sur sa jambe et la broya. Aaron hurla sous l’effet de la douleur. Tout autour d’eux, des pans entiers du plafond chutaient dans l’eau du lac qui se soulevait en vagues effroyables.

- Aaron, s’écria Eliana terrifiée.
– Il faut fuir Eliana, toute la grotte va s’effondrer.
– Je ne peux pas t’abandonner ici !
– Eliana, pars, ta mission est plus importante.
– J’ai trouvé ! Donne-moi la main !
Serrant les dents à cause de la souffrance qu’il ressentait dans la jambe, Aaron lui tendit la main. La jeune femme ferma les yeux en marmonnant quelque chose. Il se sentit envahi par des sensations qu’il connaissait et sut qu’Eliana les ramenait vers le présent.

Adeline, Les découvertes de Petite Lutine

Arrivée dans le présent, Éliana regarda rapidement aux alentours, puis se retourna vers Aaron. L’état de sa jambe ne s’était pas amélioré, bien au contraire ! Éliana se sentait perdue, elle ne voulait pas abandonner Aaron seul et blessé mais elle savait aussi que le temps jouait contre eux. Aaron, presque inconscient, lui murmurait de continuer sans lui cependant elle ne pouvait s’y résoudre.
C’est alors que le vent se mit à souffler, et les feuilles virevoltèrent. Un petit personnage étrange fit son apparition. C’était un lutin qui avait une allure assez marrante. Deux feuilles en guise d’oreilles dépassaient largement de sa longue chevelure, un gros caillou à la place du nez et deux petits yeux qui brillaient comme un rayon de soleil sur le lit d’une rivière. Éliana ne put réprimer un sourire.
« Je suis Nitulus, le lutin de la forêt ». Ses mots sifflaient comme le vent à travers les arbres. Il continua « Je suis un très vieil ami de Mira. Je n’interviens que très rarement pour aider les hommes mais les temps sont graves. N’ait crainte Éliana, je veillerai sur Aaron. Je vais le guérir de sa blessure et si j’y parviens rapidement, nous te rejoindrons. Va et sois forte. »
Éliana ne rajouta pas de mot. Le lutin avait raison. S’il restait un espoir de sauver les animaux et de ramener Dirmoun à la raison, elle seule pouvait y parvenir. Elle déposa un baiser tremblant sur les lèvres d’Aaron, salua Nitulus de la tête et leur tourna le dos.
Le temps était compté, les heures à venir paraissaient bien sombres, mais elle s’arrêta de penser et reprit la route, seule…

Cachi Folies

Eliana avançait lentement dans la forêt, tentant de se repérer pour prendre la direction de sa maison. Elle tenait dans ses mains la coupe en or qu’elle tournait et retournait comme si elle allait lui délivrer son secret. Qu’allait-elle en faire ? Majesta lui avait dit qu’elle l’informerait mais où était-elle à présent ?
Le craquement d’une branche la sortit de ses réflexions. Instinctivement elle s’apprêta à se cacher lorsqu’une voix lui dit qu’elle n’avait rien à craindre. La licorne qu’Aaron et elle avaient rencontrée sur le pont-levis du château de Dirmoun approchait.
« Monte sur mon dos, je vais te conduire chez toi. Pendant ce temps, je te communiquerai ce que Majesta m’a dit pour toi. »
Confiante, Eliana l’enfourcha prestement et elles se mirent toutes les deux en route.

Malgré le stress d’avoir appris ce qu’il lui restait encore à entreprendre, c’est endormie qu’elle arriva chez elle. Les aventures qu’elle avait vécues dernièrement l’avaient épuisée. La licorne la réveilla en douceur. La jeune fille s’étira et mit pied à terre. Ce petit somme lui avait fait le plus grand bien, elle se sentait d’attaque pour la suite des évènements.
Même si la licorne l’avait prévenue, l’entrée dans sa maison la stupéfia. Chaque espace était occupé par un animal, pas un meuble n’était libre. Un écureuil se tenait sur une étagère, un lapin et sa famille sur la commode du salon, une belette sur un tabouret. Un hérisson côtoyait un renard sur la petite table tandis qu’une biche et ses faons partageaient sa chambre avec un loup et ses louveteaux. Elle fit le tour de sa maisonnée en saluant chacun des animaux. Elle les connaissait pour la plupart, ayant dû les soigner à un moment ou à un autre.

Eliana fit ce que Majesta lui avait recommandé. Elle recueillit, dans la coupe en or, les larmes de chaque animal présent. Ce ne fut pas difficile pour eux de les verser, il leur suffisait de penser à un de leurs parents tué par ordre de Dirmoun.
Une fois la coupe pleine, les animaux la saluèrent en lui souhaitant bon courage et bonne chance. Oui, de la chance, elle allait en avoir besoin pour réussir à entrer dans le château de Dirmoun et verser le contenu de la coupe sur le grimoire. Il fallait qu’elle réussisse, elle n’avait pas le choix. Mais seule, elle avait tellement peur. Si Aaron pouvait être présent… Pour surmonter cette peur, elle nécessitait d’un grand courage.
Sur le pas de la porte, elle se retourna et regarda les animaux. Ils l’encourageaient de leurs regards. Revigorée, elle monta sur le dos de la licorne et partit accomplir son destin.

Florence Gindre

La Licorne galopa pendant de longues minutes, jusqu’à s’arrêter devant une petite prairie terminée par un énorme rocher, et derrière ce rocher, c’était le vide. Eliana descendit de la licorne, la coupe précieusement gardée contre elle. Elle était reposée, prête à en découdre, mais elle était également perplexe. Allait-elle y arriver seule ? Serait-elle à la hauteur ? Et si elle échouait ? Ses questionnements furent soudainement stoppés par un battement d’aile. Elle fut comme sortie de sa torpeur. A quelques mètres d’elles sur le rocher, un immense aigle s’était posé, le regard tourné vers elle. Il la fixait, mais elle n’avait pas peur. Cet aigle là, elle en avait souvent rêvé, mais jusque là, elle ne l’avait jamais vu. Elle savait qu’il était souvent vu comme un signe de dénouement mouvementé mais heureux. Ainsi, elle ressentit comme une sorte de soulagement en le voyant et en comprenant ce qu’il symbolisait. Une providence que cet aigle, une véritable providence.

Elle s’approcha de l’aigle tandis que la licorne repartit s’enfoncer dans la forêt. Tous semblaient savoir ce qu’ils avaient à faire, comme s’ils étaient guidés par une force suprême commune. Ils connaissaient tout simplement leur mission. Sans actions de la part de chacun de ces protagonistes, la fin arriverait, pour les animaux, les licornes, et presque tout le reste. Dirmoun ne pouvait plus continuer à sévir ainsi et à faire autant régner douleur et peur.

Alors qu’Eliana tendit la main comme pour caresser l’immense aigle perché sur le rocher, ce dernier se tourna et se baissa. La jeune femme vit alors comme 2 espèces de plumes auxquelles elle pourrait se tenir. Ni une ni deux, elle se saisit de l’une d’elle et monta tant bien que mal sur le dos du volatile.

Enfin installée sur le dos du rapace, elle lui toucha doucement l’arrière de la tête comme un signal. L’animal réagit immédiatement et déploya ses ailes. En quelques secondes, Eliana était au loin dans les airs, volant sur le dos de l’aigle. Mais plus encore et dans la direction qu’ils prenaient alors, on pouvait voir la forteresse de Dirmoun…  Eliana serrait les plumes de l’aigle de toutes ses forces. Elle ferma les yeux tandis que le vent soufflait en sens inverse. Elle ne voulait pas voir cela comme un mauvais signe. Elle s’envolait vers le dénouement, vers ce lieu où enfin elle pourrait se servir de cette coupe si précieuse. Elle comprit que la fin était plus proche que jamais. L’aigle finit par s’approcher des très hautes tours du château de Dirmoun. Après quelques tours, il finit par discrètement se poser sur l’une d’elles afin que la jeune femme puisse descendre. Une fois au sol, la jeune femme n’eut le temps de se tourner pour remercier l’animal qui s’était déjà envolé à nouveau. Elle était donc là, face à sa destinée, et seule en haut de cette tour, une trappe devant elle.
Elle n’avait pas le temps de réfléchir. Elle ouvrit la trappe, descendit doucement par l’échelle et se retrouva dans une petite pièce pleine de vieux tonneaux. A pas feutrés, elle entrouvrit la porte de la pièce et vit un long couloir vide. Pas de gardes, la voie était libre. Elle profita de l’occasion pour avancer lentement le long de ce corridor. Elle sentait la peur commencer à l’atteindre. Elle se rapprochait de l’antre de Dirmoun, son père.

Yes, We Blog

Tout était paisible et calme dans le château. Eliana regarda autour d’elle et ne vit aucun garde, elle trouvait cela étrange mais continua à marcher d’un pas déterminé, elle avait peur mais sa rencontre avec l’aigle l’avait rassurée. Elle savait que les animaux seraient là pour la protéger. Sur le parchemin, il était écrit que les animaux de la forêt viendraient en aide à Eliana. L’aigle avait déjà accompli sa mission. Le dénouement n’était pas loin.

Au moment où Eliana était entrée dans le château, elle n’avait pas vu que la petite chouette l’a suivait. C’était désormais à elle, d’aider Eliana. Elle vola donc jusqu’à une salle, où tous les gardes de Dirmoun prenaient leur pause. Elle vit que le trousseau de clefs de l’un d’eux dépassait de son armure. D’un coup d’ailes, elle arriva près de lui et s’empara du trousseau. Elle enferma les gardes et s’envola les clefs au bec.

Eliana  arriva enfin au bout du corridor, et se trouva face à une porte en bois imposante et garnie de sculptures ainsi que de la fameuse inscription « An douar so kozh med n’eo ket sod ». C’est un signe se dit-elle. En ouvrant la lourde porte, celle-ci grinça. Elle était à présent dans la salle du trône de Dirmoun. Elle trouva cette salle somptueuse, décorée de tableaux tous plus beaux les uns que les autres. Devant une magnifique verrière colorée, se trouvait Dirmoun qui l’a regardait entrer, d’un air perplexe.

Dans une urne en verre, à mi-distance d’elle et de Dirmoun se trouvait le grimoire. Eliana se demanda, comment elle allait bien pouvoir ouvrir cette urne, pour récupérer le grimoire.

- Que fais-tu ici ? Comment as-tu pu entrer dans le château ?

- Je suis ici pour vous guérir Père, pour que vous redeveniez celui que vous étiez !

- Qu’est ce que tu racontes insolente ?

Eliana n’avait pas le temps d’expliquer à Dirmoun, le pourquoi du comment, il fallait agir vite, les gardes pouvaient débarquer à n’importe quel moment.

Eliana respira un grand coup et se rua vers l’urne qui contenait le grimoire. Elle essaya de l’ouvrir tant bien que mal mais impossible. Elle frappa sur le verre de toutes ses forces mais rien ne céda. Tout à coup, une licorne entra au galop dans la salle du trône. Eliana et Dirmoun restèrent bouche bée. La licorne bessa la tête et d’un seul coup de corne brisa l’urne en mille morceaux. Eliana brandit alors la coupe et versa son contenu sur le grimoire. A ce moment précis, une épaisse fumée noire envahit la pièce. Un grondement retentit dans tout le royaume du grand Mont-d’Or et un éclair vint ouvrir le ciel assombri, un rayon de soleil fit une percée dans les nuages et fit scintiller de milles feux les vitraux du château.

Eliana et Dirmoun étaient ébaillis mais aussi surpris. Eliana se tourna vers Dirmoun, elle le regarda, il avait sa tête entre ses mains. Elle s’approcha de lui doucement. Losqu’il releva la tête, Eliana distingua des larmes qui coulaient sur son visage. Dirmoun pleurait. Il retrouvait des sensations et des émotions qu’il n’avait plus ressenti depuis si longtemps. Puis il regarda, Eliana, les yeux brillants.

- Ma fille…. j’ai fait tant de mal… Comment vais-je pouvoir réparer mes erreurs, comment vais-je pouvoir rattraper le temps perdu avec toi. Tu es devenue si belle, si forte, je suis si fiers de toi.

- Papa…

Eliana pris Dirmoun dans ses bras, elle le serra très fort, avec tout l’Amour qu’une fille peut avoir pour son père. Elle savait que toutes ces choses machiavéliques qu’avait fait Dirmoun n’étaient que le fruit de cet artefact.

Ils se regardèrent longuement, comme s’ils se retrouvaient après un long voyage.

Tous deux regardèrent à travers les vitraux du château, le ciel était redevenu bleu, le soleil brillait à nouveau. La licorne s’en alla, laissant Eliana et son père profiter de cet instant d’éternité ou plus rien n’avait d’importance.

Eliana était heureuse d’avoir retrouvé ce père qui lui avait tant manqué. Elle le prit par le bras et ils sortirent du château.

Sur le pont-levis, ils étaient tous là : la petite chouette, Mira, Majesta, l’aigle qui planait au dessus d’eux, Winter le bel étalon, Nitulus qui était sortit de sa cachette ainsi que tous les animaux de la forêt. Puis elle aperçut Aaron qui était soutenu par Brutus son père. Elle s’approcha de lui, regarda sa jambe et l’embrassa tendrement sur les lèvres.

- J’ai réussi Aaron, j’ai retrouvé mon père.

- Je savais que tu y parviendrais Eliana.

Aaron et Dirmoun échangèrent un regard amical.

- Aaron, je compte sur vous pour prendre soin de ma fille.

- J’y veillerais cher Dirmoun.

Quatre mois passèrent. Les deux vallées, se regroupèrent pour ne faire qu’une seule et même contrée. Dirmoun et Brutus s’engagèrent à prendre soin de tous les animaux qui avaient été blessés et à redonner aux villageois la foi en leur chef. Pour cela, ils décidèrent de donner une grande fête au château en l’honneur d’Eliana. Les ménestrels et les troubadours furent conviés pour la plus grande joie des villageois qui n’avaient plus dansé depuis bien longtemps. La fête battait son plein.

C’était une belle journée pour annoncer la nouvelle se dit Eliana. Elle demanda à Aaron, s’il n’était pas contre une petite balade. Elle l’entraîna près d’un chêne en contre-bas du château. Ici, ils seraient tranquilles pensa t-elle. Ils s’assirent par terre, Eliana posa sa tête sur l’épaule d’Aaron.  Elle prit alors la main d’Aaron et la posa sur son ventre. Aaron resta un instant sans bouger, ne comprenant pas tout de suite, puis soudain il sentit comme un battement d’aile de papillon sous sa main. Il la regarda, il avait compris. Il embrassa Eliana d’un long baiser langoureux et passionné.

Quelques temps plus tard, le royaume était en effervescence, Eliana venait de mettre au monde une petite fille, qu’ils prénommèrent Lucia. Elle avait de grands yeux clairs et des cheveux d’ange.

Lutins in Love

Un immense

MERCI

à toutes ces jolies plumes,

qui ont consacré une journée de leur temps, à la rédaction de ce Conte !

Sans Elles, ce projet n'aurait pas pu voir le jour !!

Le Conte "Once Upon A Time" : The End

J'espère que la lecture de ce Conte vous a enchanté autant que nous avons pris du plaisir à l'écrire !

Ce projet était initialement juste un "tag"... Il s'est transformé en une TEAM OUAT !!

Le Groupe Facebook dédié fut un chaudron magique, où nos idées se sont mêlées dans la bonne humeur, l'échange et le partage, des valeurs qui nous ont toutes réunies !!

Ce conte aura chaussé sa dernière pantouffle de verre le dimanche 30 novembre 2014, le Groupe Facebook devait disparaître à minuit.... L'alchimie a oeuvré et la TEAM OUAT  vous écrira bientôt de belles nouvelles histoires, pour vous faire rêver, tréssaillir et surtout, vous émouvoir...

 

Merci de votre visite ! À très vite pour de nouvelles jolies choses à partager ensemble !

Début de la Diversification des Lucioles !
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N
ahh j'avais pas vu pour la petite phrase des coquilles et lutins (c'est trop petit hihi et trop mignon hihi)
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N
Quelle fierté et quel bonheur d'avoir vécu et partagé cette aventure humaine avec toi et toute la team une super équipe comme tu dis ^^
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W
Merci bcp Nadege !!! Une super aventure qui va aboutir à de nouvelles histoires!!
B
Il était une fois une belle idée et tu l'as mené à bien : bravo
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W
Merci beaucoup !!! tout cela fut possible grâce à toutes les blogueuses qui ont accepté de relever le défi avec brio !!! Une super équipe !!!