30 Septembre 2014
Bonjour mes Chatons !
Vous me prenez pour une folle avec cet article ? Vous stressez pour votre accouchement ?
Je vais essayer de vous détendre !!
Lorsque j'étais enceinte des Lucioles, j'ai absolument tout fait pour les maintenir au chaud le plus longtemps possible, car à S31, mon col a commencé à s'effacer et j'ai eu super peur !!
Donc, je me suis trouvée dans l'obligation de ne RIEN FAIRE et çà, ce n'est pas ma nature profonde... Je me suis malgré tout calmée et j'ai réussi à tenir jusqu'à la 36ème semaine + 1 jour !
A cette date, la gynécologue qui me suivait à Necker a décidé de déclencher mon accouchement (le cordon d'Héloïse ne l'alimentait plus en continu, çà devenait périlleux pour elle), en souhaitant me laisser la possibilité d'accoucher par voie basse (ce que j'ai GRANDEMENT apprécié!) et, en dernière limite, en procédant à une césarienne d'urgence.
Comme toutes les futures mamans, qui plus est, de jumeaux/jumelles, j'angoissais énormément sur l'accouchement.
Vais-je arriver à sortir les bébés ? Oui, on se la pose, cette question... Ne me demandez pas pourquoi...
Vais-je avoir mal ? Oui, mais çà aussi, on peut le gérer grâce à la péridurale ! Et si j'accouche par voie basse, vais-je avoir moins mal que par césarienne ou l'inverse ?
Et si mon accouchement aboutit à une césarienne, vais-je sentir quelque chose ? Va-t-on me "voler" mon accouchement ?
Voila THE question qui en appelle une autre : accoucher par césarienne, est-ce un accouchement ? Certaines personnes estiment que non... ce qui est -à proprement parler- complètement hallucinant !!! Imaginez-vous dire à une femme enceinte qui a eu recours à la PMA qu'elle n'est pas "vraiment" enceinte parce que ce n'est pas naturel ? Autant vous dire que si une buse s'avisait de me piailler çà, je l'empaille illico !!! Et j'aime les animaux...
, le matin du 6 mars 2014. Avant de partir, j'ai évidemment très peu dormi la veille... En mode pile électrique ! Au levé, j'ai dansé, sauté, sur Aretha Franklin ! J'ai fait la folle, en me disant que j'avais failli accoucher à S31 pour cette raison, donc, j'ai tenté pour faciliter la Chose :)
En vain.
À 9h30-45, décollement des membranes, afin de déclencher une sécrétion de prostaglandines (hormones déclenchant les contractions puis l’accouchement).
Plus tard, le col ne bouge toujours pas : injection d'ocytocine. Puis, poche des eaux percée.
Plus tard, toujours rien. Des contractions monstrueuses qui sortent de leurs grilles (je n'utilise pas la pipette de la péridurale et ce sont les médecins qui le font car je les fais flipper...).
Il est presque 18h : la gynécologue m'indique que les filles commencent à faiblir et que si rien ne se produit à 19h, on partira sur une césarienne d'urgence. J'apprécie qu'elle me prépare à cette éventualité qui n'en est plus vraiment une. Au lieu de résister, je décide d'accepter ce qui s'annonce comme la meilleure chose possible pour la santé des Lucioles !
A 19h : rien, donc c'est parti ! Changement de salle pour le bloc opératoire. On oublie de prendre mon sac-à-main et mon téléphone dans lequel j'ai ma chanson fétiche pour les Lucioles : Marvin Gaye et Tammy Terrel "Ain't no moutain high enough".
Je décide que rien ne m'empêchera d'accueillir les Lucioles avec cette chanson. Je tiens à ce qu'elles arrivent au monde avec de bonnes vibrations : je chante donc pendant que l'on dresse le drap au-dessus de ma poitrine, en oblique +++. Oui, car j'ai plaisanté avec les membres de l'équipe chirurgicale et leur ai précisé que l'on peut tout voir dans les parties miroir de la lampe du bloc...Et ils ne veulent pas que je vois (ceci étant, çà ne m'aurait rien fait).
Les membres de l'équipe aiment la chanson aussi et l'ambiance est détendue : je suis sereine. Wow Dad est un peu blême avec les bruits opératoires.
Je sens mon ventre être manipulé. J'ai l'impression que l'on me secoue doucement à l'extérieur et dedans. Aucune souffrance. J'ai les sensations sans la douleur !
La gynécologue me précise que les bébés nés sous césarienne n'ayant pas à traverser le chemin classique qui comprime les poumons et les vide du liquide amiotique, il peut arriver qu'ils ne crient pas et qu'il faille les aider à expulser ce liquide.
Je chantais toujours mais je flippais. J'ai apprécié ces échanges avec l'équipe, étape par étape.
19h21...1er cri : Héloïse est rapidement nettoyée et mise sur ma poitrine
19h22...2nd cri : Léonore nous a rejoint sur ma poitrine !
J'ai adoré. Cela est gravé dans ma mémoire ! Wow Dad est près de moi et nous sommes émus de rencontrer pour la 1ère fois nos filles, qui repartent vite pour les tests d'Agpar et autres ! Wow Dad part avec les filles, coupe leurs cordons symbolliquement.
On me nettoie et referme, puis on m'emmène en salle de "réveil" pour 2h, le temps que la péridurale/l'anesthésie s'estompe. L'infirmier me fait alors lever le bassin pour ré-activer la circulation sanguine, notamment pour la cicatrice.
J'hallucine un peu car je n'imaginais pas faire cela, mais j'en suis capable. Je ne vais pas vous mentir : çà piquote mais cela est très largement faisable !!!
Wow Dad est constamment avec les filles : on en avait parlé avant le D-Day et il a super bien géré ! Il me fait des videos et redescend pour me les montrer, pendant que je monte et descend mon bassin en suivant les instructions de l'infirmier.
Puis on me les amène, toutes minuscules, avec des loupiotes rouges au bout de leurs menottes. Je les admire, débordant d'un Amour Infini, Incommensurable, qui me transcende. Fatiguée mais sereine, détendue. Je suis Maman. Enfin. Heureuse, Comblée. Heureuse à en pleurer de Joie. J'ai du mal à réaliser mais je sais, sans aucun doute, que ma Vie, Notre Vie, a pris un tournant : elle a pris tout son sens, toute sa dimension magique et irrationnelle, cette part qui nous fait sentir si petit et si grand en même temps.
La nuit est bien avancée. Les filles sont en couveuse à l'Unité Mère Enfant de Necker. Je suis amenée dans ma chambre, Wow Dad apporte nos valises pour le séjour, puis rentre se coucher.
En pleine nuit, vers 2-3h, une sage-femme vient me voir, m'examine et me fait me lever et faire quelques pas. J'y arrive. J'ai des anti-douleurs, tout va bien.
Rebelotte le matin. Les agraphes maintenant ma cicatrice sont la seule chose qui chatouille bien. À J+2 (ou 3, je ne m'en souviens plus distinctement), on me retire quelques agraphes. À J+5, on me les ôte toutes. Je suis libérée !
Cette journée est gravée dans ma mémoire, chacun de mes sens a tout enregistré : leurs cris, les bruits, les couleurs, les odeurs, les lumières, les rires sonores et les sourires muets, la tension, la libération, et surtour Leur Rencontre. Je peux mentalement revisiter le bloc opératoire, comme un narrateur omniscient.
J'ai aimé mon accouchement sous césarienne. Un accouchement comme un autre. Un accouchement qui a permis de donner naissance à mes filles dans la sécurité, avec bien-être.
Je l'ai accueilli comme une chance, une opportunité de sauver mes filles qui, sans la césarienne, auraient pu avoir de graves séquelles, voire pire...
La césarienne est un moment que l'on peut bien vivre si on le choisit : devenir actrice et non victime. Si votre césarienne est programmée, vous pouvez préparer votre musique pour qu'elle soit diffusée, le Papa peut couper les cordons si vous le demandez -sauf circonstances médicales spécifiques.
Avec la rencontre avec Wow Dad, nos fiançailles et notre mariage, cette journée vient s'inscrire dans mes plus beaux souvenirs, ceux où je plonge pour ressentir ces instants de bien-être, ce bonheur immense, juste pour les revivre, ou pour relever la tête les jours gris.
Une césarienne m'a permise d'être maman.
Ne laissez personne vous dire ou faire croire qu'une césarienne ne fera pas de vous une maman. Ce sera un moment de Bonheur, la naissance d'une rencontre qui bouleversera votre Vie à jamais !